Kampala – L’Ouganda a déclaré une épidémie d’Ebolavirus Soudan le 20 septembre 2022 dans le district Mubende, dans le centre du pays, à un peu plus de deux heures de route de la capitale, Kampala. Certains patients atteints d’Ebola ont voyagé depuis l’épicentre de l’épidémie jusqu’à Kampala pour obtenir des soins. A la date du 7 novembre, 17 cas confirmés avaient été signalés dans la ville.
Contenir la propagation du virus dans une zone urbaine densément peuplée pose des difficultés majeures : une population très mobile, la promiscuité et l’accès inadéquat à l’assainissement dans certaines zones augmentent le risque d’infection.
Les autorités sanitaires ont agi rapidement pour mettre en place un système de suivi solide qui permis d’isoler et de suivre les contacts, tout en fournissant des soins à ceux qui en ont besoin. Les efforts de sensibilisation du public et les mesures préventives sont également renforcés dans la ville.
Certains des 17 cas confirmés d’Ebola signalés à Kampala habitent ce quartier densément peuplé.
« Rendre visite au président du comité local des villages où vivent les contacts nous permet d’obtenir son soutien et de nous assurer que nous ne sommes pas perçus comme des étrangers dans les localités, puisqu’il est informé de notre présence dans la zone », explique Grace.
L’équipe contrôle leur température et pose une série de questions conçues pour détecter le développement de symptômes d’Ebola.
Grace vérifie ensuite si chaque contact a bien pris sa température et prend note de tout changement.
« C’est mon 14ème jour et ma température est normale. Je me sens bien », dit-il. « A la maison, j’utilise mes propres couverts et draps. Je ne les partagerai pas avec le reste de la famille jusqu’à la fin du suivi de 21 jours. »
Pour le moment, sa principale difficulté est de résister à l’envie de sortir faire un tour hors de chez lui pour vaincre l’ennui.
« Quand une maladie comme Ebola touche une grande ville, les communautés ont un rôle central à jouer pour contenir la propagation du virus », explique le Dr Charles Katureebe, le Coordinateur pour l’OMS de la riposte au virus Ebola dans le quartier Rubaga à Kampala. « Il est essentiel de sensibiliser et d’interagir avec la communauté pour que la maladie soit comprise par tous… en particulier les mesures de prévention, les signes et symptômes de la maladie, afin que tous les cas suspects soient signalés très tôt et pris en charge. »
Avec le soutien de l’OMS, environ 50 000 affiches et 20 000 brochures contenant des informations sur Ebola, ses symptômes et les possibilités de soins ont été distribuées par les personnes chargées du suivi des contacts à Kampala.
Le 26 octobre, six enfants de trois différentes écoles de Kampala ont été testés positifs à Ebola. Ils étaient des contacts d’un cas confirmé. Leurs camarades de classe et leurs enseignants ont été placés en quarantaine et suivis. Les autorités ont contacté tous les enseignants et les parents d’élèves des écoles concernées pour les sensibiliser à la nécessité de respecter les mesures préventives.
Les autres écoles de la ville s’assurent que tous les enfants se lavent régulièrement les mains et que leur température soit contrôlée lorsqu’ils arrivent à l’école.
Les thermomètres utilisés dans le processus sont fournis par l’UNICEF.
Ces mesures préventives sont mises en place dans d’autres institutions de la ville.
« À l’entrée de l’hôpital, chaque personne doit se laver les mains avant d’entrer », dit-elle. « Au niveau du tri, nous notons la température corporelle de tous les patients. Si des cas suspects sont identifiés, ils sont placés dans une unité d’isolement à part entière que nous avons établie pour gérer les cas suspects. »
L’hôpital signale tout patient ayant des symptômes similaires à ceux d’Ebola au Ministère de la santé et des échantillons sont prélevés pour être testés par l’Institut ougandais de recherche sur les virus. Sur les neuf cas suspects enregistrés à l’hôpital jusqu’à présent, aucun n’a été testé positif.
« Le niveau général de prise de conscience dans le pays a augmenté », affirme-t-il. « C’est pourquoi nous voyons de plus en plus de cas suspects se présenter volontairement. Cela facilite le suivi et la gestion des contacts. »
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